Le cours porte sur Juste la fin du monde de Jean-luc Lagarce (pièce terminée à Berlin en 1990)

Jean-luc Lagarce est né en 1957, mort du sida en 1995.

 

Juste la fin du monde est une traversée dans le temps. Tout tourne autour d'un départ et d'un retour effectués dans la même journée ou dans la même année par le personnage principal.

Ce rendez-vous longtemps différé s'avérera une rencontre ratée, une improbable réconciliation. Tout cela érigé sur une sorte de secret de famille : Quelles sont les raisons pour lesquelles Louis est parti pour ne conserver avec les siens qu'une relation épistolaire ? Le départ initial de Louis restera mystérieux. En revanche au fur et à mesure  de l'intrigue, sont posées les questions suivantes : Comment les uns et les autres ont-il vécu cette absence, le vide laissé par l'aîné ? Comment Louis a-t-il assumé d'être coupé de sa famille ? Comment la communication pourrait se remettre en place ?

Résumé de la pièce : Un jeune homme retourne parmi les siens après une très longue absence . Il vient leur annoncer sa mort prochaine. Sous l'avalanche des reproches, il repart en fin de journée sans avoir rien dit. Il repart sans avoir rien dit d'autre que les choses ordinaires qu'on se dit dans les familles. L'atmosphère familiale est troublée puis se fait de plus en plus conflictuelle faisant penser aux tragédies antiques mais aussi à certaines pièces de Koltès fondées sur le brouillage des relations familiales.

C'est une pièce sur la mort, la famille mais aussi sur le secret, l'implicite.

L'infinie précision de la langue de Lagarce est marquée par une grande recherche d'exactitude, avec des entrelacs de répétitions, des variations, des hésitations qui travaillent la langue.

Bibliographie recommandée :

CORPUS

Lire en plus de Juste la fin du monde, deux pièces testamentaires parues dans le tome IV du théâtre complet (Les Solitaires intempestifs, 2002) : J'étais dans la maison et j'attendais que la pluie vienne

Le Pays lointain

Articles critiques :

Dans Colloques Année(...) Lagarce : Problématiques d'une œuvre, Colloque de Strasbourg, Tome 1, Les Solitaires intempestifs, 2007 : Françoise Heulot-Petit "La reconnaissance dramatique dans Le Pays lointain : de l'impossibilité de modifier son histoire?"p. 79-112

.Georgeta Miron "J'étais dans ma maison et j'attendais que Godot vienne ou l'obstination d'attendre chez Beckett et Lagarce"p. 133-156.

Dans Colloques Année (...) Lagarce : Regards lointains, Colloque de Paris-Sorbonne, Tome 2, Les Solitaires intempestifs, 2007, lire : La Préface, l'article de François-David Sebbah : "S'arranger avec les vivants et les morts", p.48-65 et l'article de Michel Deguy: "Au pays des proches", p. 71-78.

Dans Colloques Année(...) Lagarce  : Traduire Lagarce Langue, culture, imaginaire, Colloque de Besançon Tome 3, Les Solitaires intempestifs, 2008, lire : l'article de Henri Meschonnic : "Traduire le théâtre, c'est traduire l'oralité", p. 11-24. et l'article de Georges Zaragoza, "Jean-Luc"Lagarce, une langue faite pour le théâtre", p. 25-44.

Dans  Colloques Année (...) Lagarce : Jean Luc Lagarce dans le mouvement dramatique,Colloque de Paris III-Sorbonne nouvelle, Tome 4, Les Solitaires intempestifs, 2008, lire : Hélène Kuntz "Aux limites du dramatique", Alexandra Moreira Da Sylva, "Briser la forme : vers un paysage fractal (Juste la fin du monde et Le Pays lointain", p. 42-58, Julie Valero : "Diarisme et écriture dramatique : du journal à l'espace autobiographique", p. 237-254, Armelle Talbot : "L'épanorthose : de la parole comme expérience du temps", p. 255-270  Jean-Pierre Sarrazac "De la parabole du fis prodigue au drame-de la vie"p. 271-296.

Rajouter à ces lectures L'édition Atlande, 2011 sur Lagarce Agreg.

 

Sujet de Dissertation proposé : "Juste la fin du monde annonce initialement un drame, voire une tragédie – la disparition d'un homme jeune – et qui confronte son public à de successives prises de parole solitaires évoquant le désarroi face à cette mort. Mais les monologues de Louis alternent avec des scènes de famille franchement risibles. La pièce semble se construire dans ces effets de bascule entre comique et pathétique" Geneviève Jolly et Julien Rault, dans Atlande, 2011.

 

Vous commenterez cette citation à la lumière de Juste la fin du monde

Nouvelle Dissertation  2 :: Dans son article : "Briser la forme : vers un paysage fractal"(Colloque, Paris III, 2008), Alexandra Moreira Da Silva déclare:  Le  "mal de dire" chez les personnages lagarciens ne correspond pas vraiment à une faillite du parler, il ne se présente pas non plus comme une difficulté d'expression. Il s'agirait plutôt d'un besoin de s'exprimer, de dire autrement et d'un procédé d'architecture textuelle".

 

Vous commenterez cette citation à la lumière de Juste la fin du monde

 

Nouvelle Dissertation 3 : Dans son article, "Aux limites du dramatique" (Colloque Paris III, 2008), Hélène Kuntz écrit : "Dans le théâtre de Lagarce, la négation de l'action aboutit à une mise en question du personnage traditionnel. Le personnage lagarcien reste un être de parole mais la singularié de sa voix semble parfois se dissoudre dans une langue commune à tous les personnages. Au-delà des traits qui les singularisent, les personnages semblent tous parler une même langue qui vient niveler la singularité de chaque discours et mettre en question le personnage individualisé, doté d'un caractère défini, du théâtre traditionnel, au profit d'un personnage collectif.

Vous commenterez cette citation à la lumière de Juste la fin du monde

Nouvelle dissertation 4
Françoise Heulot-Petit, dans son article sur "La reconnaissance dramatique dans le Pays lointain : de l'impossibilité de modifier son histoire ?"(Colloque  I de Strasbourg, Problématiques d'une œuvre,2007), écrit : "Le pays lointain, c'est d'abord celui de l'enfance, celui déjà éloigné de soi lorsque l'on se retourne pour le voir encore. Ce pays resté intact en soi-même que la retrouvaille pourrait compléter reste toujours à distance. Celui qui le retrouve est devenu un autre, un étranger à sa propre famille et les autres ont vieilli, étrangers à l'image gardée d'eux. Le retour creuse l'écart, et l'évidence de l'impossible bloque la parole au bord des lèvres. la reconnaissance, cette découverte pour les autres d'une part de soi, devient impossible ou peut-être se déplace-t-elle."
 

Vous commenterez cette citation à la lumière de Juste la fin du monde