En sciences sociales, les approches environnementales de l’urbain ont été longtemps freinées par deux subdivisions binaires qui, à la fois, occupaient une place centrale dans la pensée occidentale et se recoupaient largement sans pour autant se superposer : d’une part la dichotomie entre « nature » et « culture » et, d’autre part, l’opposition entre « rural » et « urbain ». Dans le contexte de la crise environnementale actuelle et de la participation active des sciences sociales à la recherche de solutions pour en limiter l’ampleur ou, au moins, pour apprendre à la gérer, ces catégorisations dualistes apparaissent aujourd'hui dépassées, voire néfastes. Dans le même temps, l’idée s’est imposée que les questions environnementales ne pourraient être clairement posées et encore moins résolues sans un recours massif à l’interdisciplinarité.

L’originalité de ce cours est justement de faire converger quatre disciplines des sciences sociales qui ont une longue tradition d’études urbaines (l’anthropologie, l’archéologie, la géographie et l’histoire) pour montrer, d’une part, que la trajectoire historique, les réalités actuelles et le devenir des villes sont inséparables des relations qu’elles ont entretenues avec leur(s) environnement(s) et, d’autre part, que les problèmes environnementaux en ville ont été, sont et resteront d’abord des questions sociales.

Pour éviter la juxtaposition d’interventions disciplinaires, ce cours se propose en 2023-2024 d’explorer un tout petit nombre de thématiques communes qui pourront être complétées dans les années à venir :

            • la part des approches environnementales dans les études urbaines menées par chacune des quatre disciplines ;

            • la question de la gestion des déchets urbains, solides et liquides ;

            • la place accordée en ville au vivant non-humain