Qu’est-ce que « l’événement » en philosophie ? A posteriori il semblerait qu’il ne puisse rien y avoir de plus in-conceptualisable, de plus in-thématisable, voire de plus in-effable, ce qui poserait des limites à son approche philosophique, à sa pensée, à son discours, voire à son expérience. Ne dit-on pas généralement que nous ne pouvons jamais « vivre » l’événement au présent, mais seulement en prendre conscience et le comprendre rétrospectivement, une fois son fait révolu ? Ces considérations supposent d’emblée une structure duelle de l’événement, entre son effectuation et la survivance de ses traces au-delà du fait, ainsi qu’une rupture temporelle initiée par la survenue de l’événement. Il paraîtrait donc que la thématique de « l’événement » suscite néanmoins de nouveaux enjeux philosophiques quant à son phénomène, quant à son rapport au temps et quant à son rapport au sujet à qui littéralement « il arrive », bien que parallèlement il ne puisse rien y avoir de plus insaisissable que l’événement, échappant par définition au sujet et se phénoménalisant sous le choc de l’inattendu et de l’imprévisible. Ce cours entend alors étudier les principales philosophies, dont phénoménologiques, de l’événement, passées et actuelles, afin d’initier les étudiants à la méthodologie de la recherche ; ce cours requerra donc une participation active des étudiants afin de s’engager dans un processus de recherche collectif autour d’une notion, encore assez indéterminée et loin d’être balisée. Pour ce faire, après avoir analysé en guise d’introduction les enjeux philosophiques mais aussi historiques, psychologiques, politiques de cette thématique, nous aborderons les principales thèses philosophiques et phénoménologiques de l’événement (Martin Heidegger, Henri Maldiney, Claude Romano, Gilles Deleuze, Jean-Luc Marion…) ainsi que les principaux cas d’étude analysés par ces auteurs pour comprendre ce qu’est un « événement » (la mort, la naissance, la folie, l’art, la révélation…).